Facebook : pas de panique

La panique du pillage de données qui a marqué l’année 2013 est-elle en train de s’apaiser? Contrairement aux épisodes précédents, la dernière annonce de modification des conditions d’utilisation de Facebook n’a pas suscité l’habituelle explosion de déclarations solennelles en jargon pseudo-juridique, mais a été accueillie par une floraison d’énoncés parodiques, souvent originaux, moquant cet acte magique de conjuration sans aucune efficacité réelle.

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Comme l’indique Rue89, l’usager de la plate-forme ayant par définition approuvé ses conditions d’utilisation, « le seul moyen d’empêcher Facebook d’utiliser vos données personnelles, c’est de supprimer [son] compte ». Mais alors que les précédents avertissements des journaux geeks étaient restés lettre morte, on a pu cette fois constater que la leçon portait.

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Certains messages parodiques n’en manifestaient pas moins une amertume réelle, en témoignant d’un sentiment de dépossession.

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Facebook n’est pas un média comme les autres. Une partie des usagers le voit comme un espace dont ils sont ou voudraient être entièrement propriétaires. Les statuts pseudo-juridiques expriment une appropriation qui va jusqu’à considérer les véritables artisans de la plate-forme comme illégitimes et importuns. Ce qui est peut-être la plus belle preuve de réussite d’un projet visant à faire de chacun l’auteur de son propre média.

10 réflexions au sujet de « Facebook : pas de panique »

  1. C’est bien de poser la question, ça oblige à répondre: c’est le principal média en ce début de siècle…

  2. (on ajouterait bien « de masse » peut-être après média) (ou « mass » avant c’est comme on aime), mais « principal » pour qui, sinon pour celles et ceux qui l’utilisent ? (ne pas en être existe aussi, semble-t-il)

  3. Personnellement, les mêmes avertissements solennels et pseudo-juridiques ont à nouveau fleuri ces derniers jours dans mes actualités facebookiennes… Question d’éducation ? De milieu ? De chance ?

  4. @PCH: Tu n’es pas obligé de regarder TF1, mais ce n’est pas parce que tu ne la regardes pas que ce n’est pas la première chaîne européenne. Quant à Facebook, « média de masse » est une appellation qui ne me paraît pas adaptée, car il s’agit d’un média d’un nouveau genre…

    @Mauvais genre: Oui, il y en eu aussi – la parodie, qui est une réaction à çes énoncés, ne serait pas drôle sinon. Mais j’avoue que sur ma timeline, la proportion était en faveur de la parodie. Je dois décidément avoir des amis chics!

  5. Bonjour,

    Facebook > média des masses, car son système économique est basée sur l’exploitation des données déposées par les masses.

    media de masse > Dans ce modèle économique la masse est considérée comme récepteur

    media des masses > dans ce modèle économique la masse est l’émetteur.

    Robert Frank

  6. C’est aussi un média de bulles, qui peuvent s’interconnecter très rapidement ou au contraire opposer une forte résistance, selon la nature du message. C’est enfin un média où l’on peut composer individuellement son menu (son flux), c’est à dire produire l’équivalent d’un journal pour une seule personne.

  7. « c’est pas parce qu’ils sont plus nombreux à avoir tort qu’ils ont raison » (Coluche) : la première chaîne de télé européenne, ça veut dire quoi ? Qui fait le classement ? Médiamétrie (dont TF1 est actionnaire) ? Je te rassure, je n’en regarde pas d’autres non plus (comme ça « mon » classement est vite fait) : ce que je discute, c’est justement le classement. « Principal » pour ceux qui y contribuent; « première » pour ceux qui s’y installent. Je ne crois pas que la quantité soit une qualité, voilà tout. Mais je ne veux pas non plus polémiquer (ou si peu) et discuter ce « classement » est encore( j’espère) possible…

  8. TF1 « est la première chaîne européenne en termes d’audience » (Wikipédia) – mais celle-ci est en baisse régulière depuis les années 1990 (comme celle de toutes les grandes chaînes)… Penses-tu qu’il faut aussi négliger cette indication? ;)

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