La démocratie n’est qu’une démarche idiote

newyorker160704Magazine de l’élite, le New Yorker illustre avec talent l’opinion souvent réactionnaire de la bourgeoisie cultivée. La couverture du numéro du 4 juillet, déjà largement rediffusée en ligne, met en scène de façon brillantissisme le résultat du référendum anglais, avec un dessin de Barry Blitt, allusion à un célèbre sketch des Monty Python, The Ministry of Silly Walks (1970), dont les démarches absurdes ont marqué l’imaginaire.

Si la caricature propose une version elle aussi tout à fait géniale de la performance de John Cleese, en plaçant le personnage au bord d’une falaise, et condense de manière frappante la vision d’un Brexit qui mène à la chute, elle illustre simultanément le profond mépris des classes supérieures pour l’expression démocratique, qui s’est donné libre cours après le scrutin du 23 juin.

Le référendum a été interprété par plusieurs partisans de gauche du projet européen comme une incitation à renouveler son fondement démocratique. Malheureusement, l’histoire de la confrontation des institutions européennes avec la volonté populaire est celle d’un constant déni de démocratie, et plusieurs scénarios expliquent dès maintenant comment on pourrait contourner le résultat de la consultation.

Si la démocratie est la capacité de faire accepter à la minorité l’avis de la majorité, en ouvrant la possibilité d’une alternance, alors le plus grand ennemi de la démocratie ne sont pas les partis populistes, mais la tranquille certitude de la bourgeoisie d’imposer toujours et partout son bon droit au menu peuple, fut-ce au prix de la manipulation des institutions. La démocratie n’est qu’une démarche idiote, nous dit le New Yorker.

32 réflexions au sujet de « La démocratie n’est qu’une démarche idiote »

  1. Churchill disait : la démocratie est le plus mauvais système à l’exclusion de tous les autres. La démocratie britannique est la plus vieille démocratie occidentale. La participation au référendum a été très forte : plus de 70%. Il s’agit donc du triomphe de la démocratie, quelle que soit l’opinion que l’on ait sur le « Brexit ». Écrire : « la démocratie n’est qu’une démarche idiote » mène à la dictature.

  2. Pourquoi « la démocratie » ? La couverture du New Yorker concerne ici le résultat d’un scrutin. Voir ce dessin comme un commentaire général sur le fonctionnement de la démocratie me semble un peu imprudent.

    Information complémentaire : le dessin s’appelle « Silly Walk Off A Cliff » (ce n’est certes que descriptif dans ce cas précis, mais cela me vaut la peine d’être mentionné).

  3. @Jacques Bienvenu: Si la dictature est l’imposition d’un pouvoir, on peut juger aux nombreux exemples de contournement de l’opinion majoritaire que les institutions européennes sont depuis longtemps une dictature de la bourgeoisie. Mais ce que traduit la couverture du New Yorker est à mon avis moins un problème politique qu’un antagonisme plus viscéral.

    Ce que nous voyons s’exprimer à travers la haine rageuse, rare à ce degré, de personnalités comme BHL ou Quatremer (liens ci-dessus) n’est autre qu’un racisme de classe, qui a ceci de nouveau qu’il s’exerce désormais à un niveau politique, incarné notamment par la paire Hollande-Valls, ses coups de matraque aux manifestants et ses manipulations des outils institutionnels. Si l’on y réfléchit, de même que la pratique honteuse de l’esclavage devait forcément alimenter un racisme qui était la seule façon de s’exonérer de l’abjection d’exploiter l’être humain, l’explosion des inégalités économiques, fruit du néolibéralisme, a logiquement pour conséquence le développement d’une démophobie irrationnelle, dont nous apercevons désormais clairement la violence.

  4. John Cleese s’est investi publiquement en faveur du « Leave » : la couverture du NYker est aussi très contestable en personnalisant le débat et en collant rétrospectivement du sens sur une œuvre humoristique.

  5. @yv_pic: Il s’agit d’une caricature, ce qui rend l’emblématisation difficilement critiquable. Je trouve personnellement très habile (même si je suis en désaccord avec ce qu’exprime cette couverture) la référence à un joyau de la pop culture britannique, connu dans le monde entier et qui a déjà connu de nombreuses appropriations graphiques.

  6. « Dictature de la bourgeoisie »… dictature, vraiment ?
    Cette façon de dérouter le sens des mots, on peut s’expliquer qu’elle soit le fait d’un tribun… mais de la part d’un universitaire ?
    Vous explorez souvent avec beaucoup de finesse, et de savoir, les significations des images. Dommage que vous preniez si peu de soin, parfois, des significations des mots que vous utilisez.

  7. @Patrick Guillot: Si peu de soin? C’est votre jugement. En matière politique, plutôt que de se cacher derrière l’objectivité supposée d’une terminologie, il est préférable admettre la subjectivité d’une sensibilité – la mienne, ou la vôtre, qui ne l’est pas moins… ;)

    Par ailleurs, sauf à croire en l’universalité de la compétence scientifique, et comme il est notoire que ma spécialité ne s’étend pas au domaine politique, le lecteur est invité à apprécier les jugements que je prends la précaution d’étiqueter sous le libellé « humeur » comme l’expression d’une sensibilité personnelle, plutôt que comme l’exercice de mon expertise académique.

  8. Tu retiens des sondages l’opposition classes supérieures / populaires, mais tu aurais pu tout aussi bien retenir ville/campagne, jeune/vieux, actifs/retraités+chômeurs, Angleterre/Irlande+Ecosse.
    Est-ce la faute aux sondages et aux enquêtes qui permettent aujourd’hui de découper en tranche les citoyens d’une nation, à l’Europe et à la libre circulation des personnes depuis plusieurs décennies, à l’écologie qui a montré que les frontières n’arrêtaient ni les pluies acides, ni les nuages nucléaires, mais le problème de la démocratie ce ne serait pas plutôt l’idée que les électeurs se reconnaissent de moins en moins comme devant avoir un destin commun sur la seule base de leur appartenance à un état nation?
    Declare London independent from the UK and apply to join the EU. :-)

  9. Si la bourgeoisie réactionnaire est coutumière de cette « haine de la démocratie » que vous dénoncez, et qui se manifeste presque à chaque scrutin européen depuis Maastricht, force est de constater qu’elle n’en a pas le monopole. Les réactions au référendum d’hier sur l’aéroport de NDLL (dont les résultats m’ont déçu, mais c’est un autre problème) en ont fourni une variante plus progressiste, mais fondée sur les mêmes ressorts: les gens n’ont pas compris, ils ont été trompés, tout a été fait pour qu’il votent oui, etc. (ce qui est une manière plus habile de dire qu’ils sont un peu stupides quand même). Le modèle de cette version progressiste peut sans doute se trouver parmi les réactions à l’après 21 avril 2002, quand le thème du vote populaire inconséquent et mal informé avait été décliné sous tous les angles. Il irrigue tout une partie de la culture politique communiste (et justifie la prise de pouvoir par une élite révolutionnaire seule capable de diriger le peuple).

  10. Où est le mépris « pour l’expression démocratique »? Ce n’est pas parce qu’on méprise une opinion qu’on méprise son « expression démocratique »? La caricature décrit un scénario de chute dans l’inconnu suite à une décision considérée comme « silly » – « silly » en anglais signifiant « sans cervelle », « pas bien réfléchi » … – Cette caricature ne nous dit rien de l' »expression démocratique » à moins que vous n’attendiez des « Remainers » qu’ils se rangent automatiquement à l’avis exprimé aux urnes et que du jour au lendemain, ils estiment un choix sensé simplement parce que la majorité l’a exprimé? Ce serait alors du « suivisme » ou du « conformisme » … Très courant en régime autoritaire, d’ailleurs …

  11. restons en au niveau de l’image. Je ne la lis pas de la même façon que vous. On peut aussi bien considérer qu’elle montre une démarche politique du premier ministre qui est idiote et suicidaire (marcher vers la falaises), puisqu’il a joué contre ses intérêts (il est amené à démissionner) et contre la représentation démocratique puisque 70 % des députés sont à tort ou a raison contre le brexit. Je trouve qu’il y a de la surinterprétation de votre part, et je suis assez d’accord avec ce qu’écrit Sylvie…

  12. Les personnages du dessin ont précisément les attribut de la « bourgeoisie réactionnaire » avec leurs habits traditionnels et datés de salariés de banques ou d’entreprises, ce ne sont ni les vieux, ni les prolétaires ni les ruraux qui ont massivement voté le Leave qui figurent sur cette image.
    Le dessin est bien vu, le Silly Walk est bien la démarche absurde de la campagne du Leave : mensonges, arguments fabriqués, agitation de la peur, racisme … dont l’issue du vote a conduit à un avenir sans perspective ni programme : la chute symbolique de la falaise.
    La démocratie est passée mais la remise en question bien visible aujourd’hui est plus politique qu’autre chose.

  13. Surprenant, mais réjouissant!
    Une « humeur » à mon avis beaucoup plus rationnelle que pas mal de « théories » sur le selfie!
    Moi aussi, je fais totalement confiance aux pouvoirs pour s’asseoir sur ce vote, sans même faire semblant de le contourner.
    Comme disait un humoriste: ils avaient un pied dans l’Europe (lire: le marché commun), un pied au-dehors, maintenant ce sera l’inverse!

  14. Veuillez m’excuser, cher André Gunthert, de n’avoir pas vu, pas compris, que vous n’étiez que dans « l’humeur ». Dont acte.

    Ceci étant dit, il ne me semble pas m’être « caché derrière l’objectivité supposée d’une terminologie » quand j’ai pensé que votre usage de la notion de « dictature » était au moins déplacé, sinon un franc abus de langage. Mais, il est vrai que toute analyse d’une terminologie est ici vaine, puisque nous ne sommes, ici, que dans l’expression des « humeurs ».

    Non, je ne crois pas en « l’universalité de la compétence scientifique », j’attends seulement d’un universitaire une certaine rigueur (intellectuelle) dans ses démarches (intellectuelles). Mais, il est vrai que nous ne nous situons pas ici dans une démarche scientifique, mais uniquement dans l’expression des sensibilités.

    Vous nous dites qu’il est « notoire que votre spécialité ne s’étend pas au domaine politique ». Si c’est vous qui le dites…
    Cependant, « bourgeoisie », et « dictature » plus encore, ce sont des notions éminemment politiques. Il n’y a donc pas à vous formaliser si l’on vous reprend – aussi poliment que politiquement – sur l’emploi que vous faites de ces termes.
    La dictature est, dites-vous, « l’imposition d’un pouvoir » ?
    Ah oui, certes. Mais imposer par qui sur qui comment et pourquoi ?
    Le saurons-nous dans un prochain épisode ?

  15. Le 29 mai 2005. À la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ? », le « non » recueille 54,68 % des suffrages exprimés en France.
    Le résultat négatif du référendum est suivi par celui des Pays-Bas trois jours plus tard. Il semble que le non ait été « contourné » par les politiciens au pouvoir.Si on avait vraiment tenu compte de cet avertissement, on n’en serait pas là aujourd’hui. Le déni de démocratie ne date pas du « Brexit ».

  16. On avait les référendum dont les politiques ne prenaient pas en compte la réponse parce que ce n’était pas celles qu’ils attendaient. Avec le Brexit, il semblerait que l’on ait un nouveau concept, le référendum où ce n’est que lorsque les politiques ont la réponse qu’ils attendaient, qu’ils réalisent qu’ils vont devoir faire avec et que ça ne les arrange pas du tout.
    Le dessin de Barry Blitt semble coller à l’état d’esprit de Nigel Farage et de Boris Johnson
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270616/le-brexit-aura-t-il-lieu

  17. @Thierry. Je ne comprends pas ça que vous dites :  » les politiques ont la réponse qu’ils attendaient ». Personne n’avait prévu ce résultat des urnes ! Ils n’attendaient certainement pas ce résultat !

  18. Il y avait quand même des leaders politiques pour porter le Brexit. Les plus emblématiques étant Boris Johnson et Nigel Fahrage. Les sondages ont quand même montré que ça serait serré et l’expérience des précédentes consultations que le résultat n’était jamais acquis…

  19. L’Angleterre, très vieille nation européenne qui a vaincu Napoléon et Hitler donne une fantastique leçon de démocratie. C’est un très grand peuple, ils sauront garder leur flegme et montreront qu’ils sont à la hauteur dans cet évènement historique.

  20. @Jaques Bienvenu,
    Le sens du dessin montre ce qui se vérifie aujourd’hui : les B. Johnson et autres brexiters n’ont aucun plan de sortie de l’UE.

  21. @Thierry: Ce n’est pas moi qui segmente le résultat du référendum, mais bien la lecture qui en a été proposée par les partisans de l’Europe, qui ont mis en avant des critères visant à disqualifier le vote. Il y a une différence entre la discussion d’arguments politiques (par exemple le rôle de l’immigration, argument de campagne du Leave), et la catégorisation sociale qui décrit le vote Leave comme l’expression des plus âgés ou des moins diplômés, ce qui est à l’évidence une manière de remettre en question le résultat du scrutin.

    @Sylvie: Une révision des principes démocratiques s’impose! Oui, je vous le confirme, ne pas respecter le résultat d’un scrutin, à partir du moment où celui-ci s’est effectué dans les règles, c’est antidémocratique. Et oui, le principe de la démocratie, c’est que la minorité se plie à l’avis de la majorité (François Hollande n’est pas président de ceux qui ont voté pour lui, mais de tous les Français). La force de la démocratie réside dans sa capacité à faire accepter une décision à l’ensemble d’une population. Cette acceptation repose sur un ensemble d’accords tacites, et sur un sentiment de partage de communauté, qui a été historiquement la construction des nationalismes. Lorsque le sentiment de communauté faiblit, comme c’est manifestement le cas aujourd’hui, le processus démocratique est menacé.

    @arnaud Carbonnier: Lire le dessin de de Barry Blitt en le personnalisant me paraît un contresens. Il aurait été facile de donner au personnage le visage de Cameron, si telle avait été la volonté du dessinateur. Le sketch des Monty Python, exemple caractéristique de la pop culture britannique, est saisi comme un symbole de l’ensemble de la nation, qui court à sa perte.

    @Patrick Guillot: Il est parfaitement légitime de discuter une notion, surtout quand il s’agit d’un terme aussi délicat que celui de dictature. Mais ma formule était prudente, et vous n’apportez pas d’élément de définition contradictoire. La perception la plus courante du terme l’assimile grosso modo aux totalitarismes. Pourtant, lorsque Marx et Engels emploient l’expression de «dictature du prolétariat», ils ont moins en vue le recours à la violence que le caractère absolu de l’exercice du pouvoir. Je vous demande de méditer sur la crise grecque de 2015, que j’ai pris le soin de documenter ici (http://imagesociale.fr/1770), car elle soulève clairement la question d’une nouvelle forme de dictature, abritée derrière le formalisme républicain, mais qui s’avère in fine la plus pure application de l’autorité absolue d’un pouvoir arbitraire.

  22. @André Gunthert,
    Vous avez raison sur le respect du principe démocratique d’un vote, mais dans les faits tout ne se passe pas idéalement : les mensonges et les outrances des politiciens ont convaincus sans qu’ils n’aient de programme en cas de victoire du brexit. Alors que doivent-ils faire ? Aller dans le mur en l’absence de projet coûte que coûte sans remettre en question les erreurs commises et cela au nom des principes ? C’est un peu perdre de vue que les gouvernements démocratiques sont aussi amenés à protéger les populations et les intérêts des pays qu’ils gouvernent contre la volonté de ces dernières.
    Dès le départ ce référendum était de la part de Cameron un calcul de politique intérieure qui n’avait pas vraiment de rapport avec la sortie de la GB de l’UE (même si la volonté de sortir existe réellement en dépit de cela). Plus que le respect d’un principe, la responsabilité de la classe politique britannique est immense dans cette affaire. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’électeurs veulent revoter pour faire le choix ou non de sortir de l’Europe, et non de juger la politique de Cameron.
    Ce référendum consultatif n’était pas une élection, voilà ce que les anglais semblent découvrir à leur dépens.

  23. @André  » Il y a une différence entre la discussion d’arguments politiques (par exemple le rôle de l’immigration, argument de campagne du Leave), et la catégorisation sociale qui décrit le vote Leave comme l’expression des plus âgés ou des moins diplômés, ce qui est à l’évidence une manière de remettre en question le résultat du scrutin. »
    Un fait social est un fait politique. Un vote majoritairement âgé au même titre qu’un vote xénophobe. D’ailleurs la plupart des hommes politiques segmentent leurs discours en fonction des catégories sociales auxquelles ils s’adressent.
    Sur un accord d’entreprise qui ne passerait que grâce au vote des cadres, tu ne trouverais pas la catégorisation sociale signifiante ?

  24. @Robert: Tous ces éléments de commentaire sont pertinents. Ils l’auraient été tout autant si le résultat du scrutin avait été inverse. Pourtant, quelque chose me dit que si tel avait été le cas, ce choix se serait imposé sans aucune forme de remise en cause.

    @Thierry: Encore une fois, même problème: la catégorisation ne sert qu’à remettre en cause le résultat d’un scrutin, jamais à le confirmer. Sarkozy aussi a été élu en 2007 par les vieux et les moins diplômés (qui sont par ailleurs des constantes sociologiques et démographiques de la plupart des scrutins), mais ceux qui ont mis en avant ces facteurs se rangeaient parmi ses opposants, ses partisans faisant au contraire une lecture globale et nationale de sa victoire.

    Sans se perdre dans les arguties, il est parfaitement clair que le cas des référendums portant sur l’Europe est particulier. Nous l’avons expérimenté en France, et le fait est constant: seule une des deux réponses possibles est considérée comme légitime (du moins par l’expression publique, qui manifeste l’opinion des classes dominantes).

  25. « les vieux » en réalité c’est 60% des plus de 55 ou 60 ans…
    « les moins diplômés » c’est en réalité 60% de ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir être diplômés de ceci, de cela ou de n’importe quoi…
    « les régions défavorisées, qui pourtant sont « bénéficiaires nettes » de la trésorerie du marché commun », c’est en réalité les punis du libéralisme international pour compétitivité insuffisante (lire salaires pharaoniques), malpensance, ou simplement présence à un endroit qui a cessé d’intéresser ces Messieurs, à qui le MC fait l’aumône de quelques kilomètres d’autoroute…

    Et si tu as 56 ans, sans diplôme initial, que tu es chômeur après une brillante carrière professionnelle, et qu’en plus tu habites un trou perdu et que tu n’as aucune envie de prendre des cours de marketing international pour aller vendre du sable (ou du personnel de surveillance) au Koweït…

    DONC selon mes analyses ce vote est celui des demeurés et de la lie de la société, mon cher confrère. Il est temps de passer aux choses sérieuses.

  26. @André Gunthert: je partage votre point de vue sur la validité des arguments inverses en cas de victoire. Les partisants du Remain n’avaient pas de projet politique vers plus d’intégration, l’indigence a été largement partagée par la classe politique anglaise des deux camps, et par les médias. La différence est qu’un statu quo n’aurait pas entraîné de crise politique et d’incertitude économique. En revanche en cas de déni du référendum, ils devront certainement se préparer à une nouvelle crise politique.
    Ce qui me semble intéressant est la position du Conseil Européen de mercredi qui tente de circonscrire la crise politique à la GB et éviter autant que possible une contagion au sein de l’Europe en mettant les brexiters face à leurs responsabilités et leurs mensonges. Pas de sortie « à la carte » comme ils l’espéraient. Le déni de démocratie n’est donc pas encouragé par l’UE, et si l’analyse de Minc reflète bien le conformisme intellectuel de l’élite à laquelle il appartient, elle s’en trouve marginalisée politiquement.
    Preuve que même les gens bien éduqués peuvent avoir les idées courtes ;-)

  27. « Tout homme (selon moi), si infime qu’il soit, a droit à une voix, la sienne, mais n’est pas l’égal de son voisin,lequel peut le valoir cent fois. Dans une entreprise industrielle ( Société anonyme) chaque actionnaire vote en raison de son apport. Il devrait en être ainsi dans le gouvernement d’une nation. Je vaux bien vingt électeurs de Croisset. »

    Lettre de Gustave Flaubert à George sand (Paris , avant le 18 octobre 1871)

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