Récemment diffusé, le n° 35 de la revue Études photographiques sera le dernier de la collection. Les raisons en sont tristement budgétaires: depuis plusieurs années, baisse des ventes et des abonnements, mais aussi des subventions ou des soutiens privés creusent un déficit qui pèse sur les finances de son éditeur, la Société française de photographie.
Cette situation est celle de la plupart des revues scientifiques sur papier, qui ne peuvent compenser la diminution du lectorat payant que par des apports externes. La consultation du périodique augmente sur internet, mais Études photographiques, revue d’images qui a besoin de ressources pour payer son édition et son iconographie, ne peut exister seulement en ligne. La SFP, qui a garanti depuis l’origine le bon fonctionnement de la revue (avec plusieurs concours, comme ceux du CNL, de la fondation Neuflize Vie ou de Ryerson University), ne peut plus aujourd’hui assumer cette charge.
Je remercie chaleureusement la petite équipe bénévole et les centaines de contributeurs dont les efforts désintéressés ont permis, durant plus de vingt ans, de faire exister une revue scientifique en l’absence de toute structure universitaire. Malgré les regrets de cette interruption contrainte et forcée, il reste la fierté d’avoir contribué, à notre mesure, à l’exploration d’un domaine neuf et au progrès des connaissances.
Par bonheur, l’atonie de la recherche française spécialisée reste un phénomène limité. Au Canada, en Italie, en Suisse, d’excellentes revues apparaissent, parmi lesquelles j’ai plaisir à saluer le remarquable premier numéro de Transbordeur. Photographie, histoire, société, dirigé par nos amis Christian Joschke et Olivier Lugon, aux éditions Macula.
Les volumes disponibles d’Etudes photographiques restent accessibles par l’intermédiaire de la Société française de photographie jusqu’à épuisement du stock. L’édition numérique reste disponible en accès libre sur Revues.org.
2 réflexions au sujet de « Etudes photographiques, clap de fin »
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