Peut-on se réjouir du beau temps en février?

Avec le retour d’un soleil printanier en cette fin février, revient l’expérience douloureuse et désormais familière de la dissonance cognitive, où la douceur de la température impose l’image mentale de l’emballement climatique.

Pas de Unes ni de sondages pour explorer ce nouveau quotidien, mais seulement une poignée de dessins, dont celui, précurseur, de Sarah Andersen en février 2017, ou celui de Julien Couty pour Télérama, qui convergent sur la représentation de notre conscience déchirée. Sous l’apparence des sourires de façade et des vêtements légers, la trouille qu’on essaie de contenir, la promesse mortelle qui nous étreint et qu’on ne peut pas partager.

Un humour du désespoir qui est pour l’instant la seule manière de raconter ce sentiment qui n’a pas de nom, et qu’on ne sait pas où mettre. Et l’on ne sait pas si l’on doit être plus malheureux de ne plus pouvoir jouir innocemment des beaux jours, ou de constater ce nouvel échec du récit collectif, incapable d’affronter nos peurs et de mettre en commun la trame de nos vies.

6 réflexions au sujet de « Peut-on se réjouir du beau temps en février? »

  1. Avec les voisins la discussion s’engage sur des considérations climatiques, après le côté blanc: c’est agréable ce soleil, tout de suite un nuage d’inquiétude émaille les échanges et l’on repart le cœur gros, le plaisir que l’on éprouve fait place à la culpabilité sur un fond d’angoisse permanent.

  2. Dérégulation climatique
    Belgique, Louvain-la-Neuve
    Ce dimanche 24 février 2019, 14h, 16,5 °C sur la terrasse plein sud…

    Ce dimanche, la Grèce était frappée par d’importantes intempéries, les vents violents provoquant l’interruption des liaisons maritimes, des retards dans le trafic aérien et des coupures de routes en raison de chutes d’arbres dans la région d’Athènes, ont indiqué les pompiers. D’importantes coupures d’électricité ont été déplorées dans le nord du pays et dans la banlieue nord-est d’Athènes. A Nea Smyrni, au sud de la capitale, douze voitures ont été écrasées par des chutes d’arbres. Mais jusqu’à présent, les pompiers ont assuré n’avoir recensé aucun blessé.
    D’après les services météorologiques du pays, les intempéries devraient se poursuivre jusqu’à mardi. Des rafales de vent allant jusqu’à 140 km/heure ont été enregistrées en mer Egée par l’Observatoire national samedi soir. Avec une tempête de force dix sur l’échelle de Beaufort (sur douze niveaux), d’un « danger extrême en mer » (89 à 102 kmh), les liaisons maritimes ont été interrompues, aucun ferry ne partant du port du Pirée.
    Dans le nord du pays, d’importantes chutes de neige offraient des images impressionnantes de Thessalonique, deuxième ville du pays, recouverte d’une nappe blanche. En Thrace à la frontière avec la Turquie, les températures sont tombées à -9 degrés Celsius. Plusieurs routes proches du Mont Parnès en Attique, au nord d’Athènes, ainsi que dans le nord du pays près de Thessalonique, ont été coupées à la circulation. A Thessalonique, quatre avions n’ont pas pu atterrir samedi soir et des retards ont été déplorés à Athènes, tandis que d’autres retards et annulations étaient à prévoir pour la journée de dimanche.
    Début janvier, la Grèce avait été touchée par une vague de froid exceptionnelle faisant trois morts. Les températures étaient alors tombées jusqu’à -18 degrés.

  3. (c’est les collapsologues qui sont contents) (en même temps, il y a aussi quelque fierté : nous parvenons, par une collaboration inconsciente sans doute, à modifier les climats – encore que ce type d’allégation soit assez triviale : comme si les climats avaient à rester semblables et équanimes de tout temps, en toute époque, par une nature qui nous gouvernerait… Le rythme de l’histoire, peut-être mais pas si douloureuse que cela…

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