La discussion est vive sur le dernier ouvrage du sociologue Stéphane Beaud et de l’historien Gérard Noiriel, Race et sciences sociales, paru aux éditions Agone. Je ne suis pas spécialiste du sujet, et je n’ai pas encore lu le livre – on peut donc considérer comme tout à fait superflu l’expression d’un avis si peu autorisé. Oui mais voilà, en relisant par hasard ma propre réaction à la sortie du film Avatar et ses commentaires, en décembre 2009, quelle n’est pas ma surprise de me voir défendre une position à la Beaud et Noiriel, autrement dit «aveugle à la race» (colorblind).
C’est donc d’abord à une autocritique que je me livrerai ici. Cette introspection n’est pas désintéressée: la conversation qui a accueilli un billet que j’ai consacré à la réception d’un dessin de Xavier Gorce a illustré une nouvelle fois un problème rencontré dès l’ouverture de ce blog («Ne pas voir le sexisme», 21/11/2014), soit les limites de l’argumentation rationnelle dans le cas où deux visions s’opposent.
A plus de dix ans d’écart, ma vision d’Avatar me paraît aujourd’hui caractéristique de la colorblindness – qui est aussi un trait essentiel d’un film qui repeint en bleu des Aliens manifestement inspirés de la légende amérindienne. Comme l’explique alors la journaliste Annalee Newitz: «C’est un fantasme sur les races raconté du point de vue de personnes de race blanche».
Dès lors, impossible de réagir à Avatar sans poser la question de l’antagonisme racial. Voyons comment je m’en acquitte dans mon billet: «La majeure partie de la science-fiction du XXe siècle retravaille le refoulé du colonialisme. Qu’on en donne une vision conquérante ou tragique, l’alien est là pour nous fournir cette figure de l’Autre, de celui qui est foncièrement étranger, du non-humain. Ca commence avec La Guerre des mondes, et dans la longue série de confrontations qui vont suivre, c’est toujours l’humain qui gagne – ou qui reste – à la fin. Car comment pourrions-nous accepter de ne plus nous voir à l’écran?»
Une pincée de colonialisme, c’est mieux que rien – mais de question raciale, pas la moindre trace. Et la meilleure preuve, c’est que je ne m’aperçois pas du tout, en convoquant la thèse de la métaphore de l’alien en SF, que le «nous» dans lequel je m’inclus veut dire, non pas les humains, mais plus précisément: «les blancs».
Un commentateur plus avisé me renvoie à l’article d’Annalee Newitz. Que je cite moi-même à la fin de mon billet, ce qui me permet de lui reprocher son inattention – et de lui servir une réponse typiquement Beaud & Noiriel: «Je trouve un peu rapide, ne serait-ce que sur un plan strictement biologique, de tout ramener à la question de la race (en elle-même une catégorie problématique, d’ailleurs – mais effectivement d’un emploi plus courant aux Etats-Unis).»
Bim! Prend ça dans les dents, vil commentateur! Pourquoi toujours tout ramener à la race, catégorie problématique, puisqu’elle n’est pas applicable à l’humain, selon les biologistes – et de surcroît une obsession américaine, pays marqué par les conflits raciaux. Quoique désolé par ma balourdise, mon contradicteur reste poli: «C’est tout ce que vous retenez de son article?! Une soi-disant “obsession”, qui vous permet en passant d’évacuer la question raciale (voire de la disqualifier un tout petit peu)…»
C’est tout à fait ça. Mais fin 2009, je ne comprends pas l’intervention du commentateur, comme je n’ai pas vraiment compris l’article d’Annalee Newitz, qui me paraît insister exagérément sur la responsabilité blanche («Avatar revisite avec imagination les lieux du crime du génocide originel sur lequel s’est fondé l’Amérique blanche, dans lequel d’entières civilisations et tribus indigènes furent anéanties par les européens immigrés vers le continent américain»).
Qu’est-ce que je vois aujourd’hui que je ne voyais pas alors? Et comment ai-je fini par l’apercevoir? Ce que je vois aujourd’hui, c’est à quel point les groupes désignés n’étaient à mes yeux que des abstractions: eux et nous, les humains et les Aliens, des catégories à la limite interchangeables – comme le montre justement le film, qui raconte la transformation d’un humain en alien, ce qu’Annalee Newitz analyse comme la trace de la culpabilité blanche.
Abstraite, la notion de race, lorsque je la ramène à la division biologique raciste. Comme toute personne qui ne souffre pas du racisme, je n’ai aucune connaissance, aucune expérience qui me relie à la notion de race. Je n’ignore pas que d’autres sont concernés, mais je les trouve un peu excessifs. S’agit-il d’un problème aussi grave qu’ils le disent? C’est un peu difficile de le croire. Si la race ne me dit rien, c’est parce que je n’en souffre pas.
Or, ce dont parle la race (pas «les races», le fantasme raciste, mais «la race», la construction sociale), ce n’est pas d’une catégorie interchangeable, comme les camps du jeu d’échec – vas-y, prend les blancs! –, ce dont parle la race, c’est d’abord de la souffrance d’un groupe soumis à la domination. Comme l’explique Pap Ndiaye dans La Condition noire, c’est l’expérience commune de cette souffrance, et non une assignation biologique immuable, qui crée le sentiment d’identité collective.
Comment accéder à cette connaissance lorsqu’on ne fait pas partie du groupe? Par le même moyen qui nous permet de partager l’expérience de n’importe quel être sensible: par l’empathie qu’on ressent pour la souffrance des autres. Et parce que le spectacle de la souffrance, comme le dit Luc Boltanski, nous fait basculer dans l’engagement.
Voir la race, c’est disposer d’une image concrète des souffrances d’un peuple. Une image que celui qui n’en est pas victime peut reconstituer à travers les récits, les témoignages et les analyses des concernés. Dans mon bagage récent voisinent aussi bien Colette Guillaumin que Norman Ajari ou Sarah Mazouz, Frantz Fanon que Chimamanda Ngozi Adichie – mais aussi la discussion avec des collègues engagés, le suivi régulier des tweets de Rokhaya Diallo, ou bien encore l’attention aux affaires de violences racistes, comme le meurtre de George Floyd ou le tabassage de Michel Zecler. Grâce à ces éclairages singuliers, ce que j’aperçois aujourd’hui, c’est la barrière de la domination, qui distingue deux groupes pas du tout équivalents, mais au contraire séparés par une histoire adverse. Ce qui s’est passé, c’est qu’à travers ces récits, j’ai perçu la souffrance de ces «Autres», qui sont redevenus des semblables.
Ça ne s’est pas fait en un jour, et mes lumières ne sont encore que de faibles lueurs. C’est toujours en chemin. Je ne vois pas la race comme celui ou celle qui est victime du racisme, mais je m’aperçois déjà de ce que je ne voyais pas. Et la multiplication des débats et des paniques morales, auxquels participe le dernier ouvrage de Beaud et Noiriel, m’a convaincu que la question de la race appartient aux enjeux cruciaux de notre société, et qu’il est nécessaire de s’équiper.
Un point important de cette acculturation concerne la dimension de l’émotion. Aveugles à la race, Beaud et Noiriel renforcent cet aveuglement en se désignant comme des savants (face à des militants), et en prescrivant l’impératif de la distance, seule garantie d’un savoir «objectif». Cette pétition de principe rencontre précisément sa limite quand l’expérience qui unit un groupe est celle de la souffrance, dont la condition d’objectivation est le partage par le biais de la compassion. Comment aurions-nous pu connaître quoique ce soit de l’atrocité du sort des juifs soumis à l’extermination, sans les récits bouleversants des survivants des camps? Contrairement à l’idée reçue d’une science métaphysique, l’émotion n’est pas l’ennemie de la raison, mais bien un véhicule de connaissance.
Ce que je vois aujourd’hui dans mon billet sur Avatar, c’est ma froideur et mon insensibilité face à une histoire à laquelle je n’avais pas prêté attention. Je ne sais encore que trop peu de choses à propos des souffrances des dominés, mais ce que j’ai au moins compris, c’est non seulement que cette souffrance est respectable, mais qu’elle mérite notre engagement – et que chaque fois que la confrontation avec la race s’effectue avec cette froideur clinique, ce n’est pas de domination qu’il est question, mais plutôt des moyens de la cacher.
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, énonce le dicton. Mais ce n’est pas seulement cela dont je voudrais témoigner. Entre la prise de parole de minorités auparavant inaudibles ou l’installation dans le débat public de formes de violences autrefois négligées, nous vivons une période de remises en cause et de prises de conscience brutales. La véhémence qu’on attribue volontiers aux réseaux sociaux n’est qu’un symptôme de la manifestation de ces nouveaux points de vue, et des remous qu’ils produisent.
Face à la force de ces mutations, la multiplication des paniques morales témoigne de la résistance du vieux monde. L’effort de Beaud et Noiriel fait partie de ces tentatives de s’agripper au bastingage, alors que le bateau coule. Il n’est jamais facile de remettre en cause ses convictions. Mais la compréhension des évolutions du présent est une responsabilité à laquelle personne n’échappe. La bonne nouvelle, c’est que contrairement à la vision étroitement «identitaire» que tentent de promouvoir les tenants du statu quo ante, l’expérience minoritaire est communicable, et ne demande qu’à accéder à l’horizon des connaissances communes.
Sans confondre expérience et médiation, reconnaissons la valeur de cette forme de transmission. Et remercions toutes celles et ceux qui y participent par leur témoignage, leur récit ou leur analyse – ces contributions si précieuses qui apportent la richesse d’un imaginaire partagé.
Références
- Norman Ajari, La Dignité ou la mort. Ethique et politique de la race, Paris, La Découverte, 2019.
- Luc Boltanski, La Souffrance à distance, Paris, Folio Gallimard, 2007.
- Sarah Mazouz, Race, Paris, Anamosa, 2020.
- Pap Ndiaye, La Condition noire, Paris, Folio Gallimard, 2008.
15 réflexions au sujet de « Ne pas voir la race »
« Judgment Day » a été publié pour la première fois par EC Comics dans Weird Fantasy # 18 (avril 1953), le censeur Murphy, au nom du Comics code authority a voulu censurer le personnage noir de la dernière case, Feldstein le scenariste a refusé, c’etait le début de la fin pour les EC comics.
Magistral. Avec un immense respect.
Le piège le plus redoutable c’est de se considérer immune au racisme (ou a la classe sociale, ou au système des castes -en Inde- ou au sexisme, sous prétexte qu’on en est, ou qu’on en a été, victime. C’est en fait la justification -intime, on ne la crie pas souvent sur les toits- la plus courante. C’est là qu’on touche un mystère auquel les puritains sont imperméables: Avoir de l’empathie et du respect pour la souffrance d’autrui c’est dans un seul et même geste, avoir de la compassion pour soi-même. C’est plus facile à dire qu’à faire… C’est du travail.
Bonjour,
formidable et passionnant cette remise en cause de son propre travail, qui m’oblige a remettre aussi chaque jour en cause mes idées. Merci.
(en passant j’ai jeté un œil aux commentaires sous le billet sur X. Gorce évoqué au début, c’est assez incroyable de bêtise et de violence, mais votre analyse est à mon avis la bonne).
J’admire infiniment la réflexion qu’André Gunthert partage avec nous, et souscris à ses conclusions. Je me permets néanmoins d’apporter une contribution au débat qui s’est instauré autour de la publication de S. Beaud et G. Noiriel : « Race et Sciences Sociales. Une sociohistoire de la raison identitaire ». Il manque d’espace pour développer correctement l’argument qui me semble devoir être soumis au débat. Un billet plus détaillé sera prochainement posté sur le blog dont je dispose sur Médiapart. En bref : la critique que j’adresserais volontiers aux auteurs tient à l’absence de réflexion sur les hypothèses implicites qui gouvernent tant les positions qu’ils désapprouvent que celles qu’ils défendent. Dans les deux cas, tout donne à penser que l’on compare du point de vue de leur priorité des dualismes ontologiques (des appartenances). Il me semble, à l’inverse qu’il serait plus fécond de regarder ces dualismes (blanc/noir ; dominés/dominants ; etc.) comme des dualismes épistémologiques, qui nous viennent (entre autres) des pensées monothéistes. Je ne résiste pas à l’envie de convoquer à l’appui de cette proposition trop rapidement formulées le tableau (1770) « White Adam and Black Eve » que l’on trouve sur le net. Il témoigne de la puissance du dualisme biblique pour penser une des pluralités sociales.
Merci pour cette contribution précieuse.
Commencer à voir la structure qui ne nous relie pas, c’est faire un grand pas vers la structure qui nous relie. C’est une victoire pour l’Humanité et la Vie, et une défaite pour le concept d’identité qui nous désunie.
J’espère que vous avez lu le livre d’Houria Bouteldja – « Les Blancs, les Juifs et nous ». Si ce n’était pas le cas, je vous invite à le faire.
Bien à vous
Nos trajectoires sont identiques sur ces sujets. Comme Réda, je tiens à signaler que me concernant l’apport du Parti des Indigènes de la République a été décisif. Ils ont joué depuis 2005 un rôle de premier plan dans l’introduction de l’antiracisme politique en France, et ont pris tous les coups qu’il y avait à prendre. Théoriquement leur travail est sans équivalent : un volume d’articles de 440 pages chez Amsterdam en 2012, les livres de Sadri Khiari et évidemment Les Blancs, les Juifs et nous (2016) d’Houria Bouteldja. L’expression est souvent galvaudée, mais c’est des lectures dont on ne ressort pas indemne.
« …cette froideur clinique, ce n’est pas de domination qu’il est question, mais plutôt des moyens de la cacher. »
« l’expérience minoritaire est partageable, et ne demande qu’à accéder à l’horizon de l’universalité »
Comme André Gunthert et comme Fabien, et cela correspond aussi pour moi à une expérience personnelle. Sans rentrer dans les détails, un ami m’a fait remarque que ma justification pour me dédouaner des rapports de force était celle de tous les privilégiés, « qui le font parcequ’ils peuvent se le permettre ». Je m’imaginait plutôt m’être « extirpé » des rapports de force, parceque j’estimait en avoir été victime, à raison d’ailleurs, dans une certaine mesure, et soudainement j’ai été choqué de constater que mon ami avait raison.
C’est à peu près au même moment que je suis tombé, comme par hasard, sur « De la Grammatologie » de Derrida et « Orientalisme » de Edward Saïd. Je n’aurai jamais pu les comprendre sans que cet ami me pointe du doigt cette réalité à l’intérieur de moi.
L’erreur est de croire que l’intelligence est gratuite, qu’elle donne du pouvoir. C’est plutôt le contraire. Les témoignages de « metoo » montrent que le pouvoir n’est jamais perceptible par ceux qui l’exercent, et que pour le percevoir et le comprendre il n’y a pas de chemin gratuit: Il faut le subir et y faire face avec son propre corps.
Dans toutes les disciplines et tous les métiers, la technique est souvent cela: Un ensemble de moyens de cacher la domination. On commence à s’en rendre compte en architecture. Comment être techniquement performant sans sombrer dans ce piège, est une des plus grandes questions contemporaines.
Tiens, un « born again christian » ! Amen.
« Regardez comme je suis pur ! Admirez comme je suis sain ! Prenez exemple sur moi ! »
Il y a une autre technique que le pardon, pour dissiper la mauvaise haleine. C’est d’en rire. Ça marche très bien et en plus c’est généreux, libérateur et communicatif. Sauf que la blancheur ne rie jamais, ah non. C’est très sérieux nos histoires. Même quand on reconnaît qu’on a dit un peu des foutaises, on le dit avec sérieux ! On est sérieusement contri, furieusement impardonnable, absolument rendus supérieurs par la supériorité de… du ton avec lequel on se le dit !
Et tous les commentaires qui rivalisent de démonstrations de salubrité rousseauistes… Lol. Heureux de constater que la blancheur s’aime toujours autant !
Derrida et Said ont de l’humour, ils ne sont pas Rousseauistes! Ni sarcasme ni rancoeur, ni envers Rousseau ou Levy-Strauss ou les orientalistes du passe… (sauf envers Lewis qui etait contemporain). Gunthert ne manque pas d’humour non plus… Le « double geste » de la deconstruction c’est justement briser la chaine repetitive du commentaire du commentaire du commentaire…, et se saisir soi-meme et autrui en meme temps.
Je parlais du comique, cher Laurent Fournier. Pas de l’humour inoffensif qui consiste à « avoir de l’esprit ». Le comique, c’est le rire, par conséquent quelque-chose qui pointe l’absurdité de notre monde sans se soucier de le remettre en ordre. Le rire ça détruit et c’est tout. Les vrais comiques sont des agents du chaos, point barre. Ils ne parlent pas de « déconstruire » – mot néobourgeois dont l’habillage progressiste ne vise en fait qu’à substituer un ordre à un autre.
Il serait temps que l’intelligence rémunérée se penche sur le rire. C’est la seule arme de destruction saine et non violente à disposition contre la bêtise. Vous remarquerez qu’en même temps qu’on discrimine les noirs et les arabes, on méprise le rire, qui est justement plutôt de leur côté. Parce qu’au fond c’est le populaire que la blancheur déteste. Alors elle invente des mots doux qui sont des simulacres de progrès, comme « déconstruction », et elle se donne de l’esprit, pour enrober le tout d’un peu de séduction. Elle se sauve, elle se rassure, la blancheur. Elle sécurise sa place au paradis. Elle conserve son petit pré carré, elle répand un peu de febrez antiraciste dans ses intérieurs, mais elle continue de se faire bien voir en citant Derrida. Lol ça pense toujours dans le même sens ici, droit au nombril
Le rire c’est plus complique que ca. Combien de dessins humo qui prennent le parti des Palestiniens dans la presse Francaise des 60 dernieres annees? A part quelques pages de Reiser et Pierre Fournier dans Charlie Hebdo… (ce n’est pas une critique de Charlie Hebdo.. Je crois bien qu’ils furent les seuls). Et puis « la blancheur » et « le christianisme » ce n’est pas si simple non plus. Il faut n’avoir pas lu Said, et son combat contre Lewis, mais pas non plus suivi ce qui s’est passe en Irak, Afghanistan, Syrie et Libye ces 20 dernieres annees pour croire encore que le racisme se base sur la couleur de la peau. Ce n’est pas parcequ’il y a « race » dans « racisme » que ca se preoccupe de genetique. La geographie (Said et Daniele Ganser nous aident a y voir plus clair) est le carburant du racisme moderne. Peut-etre de toujours, d’ailleurs: Lisez « Euclide et Jesus » de C.K. Raju, mathematicien et historien des sciences, ou comment l’Europe a appris les longitudes…
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